Benjamin est né et a grandi une partie de son enfance à Kinshasa, élevé par ses grands-parents, avant de rejoindre sa mère en Belgique à l’adolescence. Dès son arrivée, il est inscrit à l’académie pour gommer son accent : il doit arrêter de parler lingala et être un modèle, parce qu’il représente toute la communauté noire. Il hérite alors de la charge raciale et tout ce qu’elle comprend d’effacement : la langue arrachée, les origines ensevelies et le masque à porter.
C’est dans le questionnement de ces mécanismes, et de la manière dont un système raciste s’insinue jusque dans l’intimité du foyer, que son travail prend racine. C'est là que son écriture de Évidemment, c’est fâcheux commence, questionnant la charge raciale et la violence qu’elle contient. Il s'inspire de différentes conversations qu’il a pu avoir sur le sujet avec d’autres personnes concernées pour écrire une forme intime qui laisse la place à l’adresse directe, la possibilité de faire entendre des voix plurielles, pour refléter la diversité des ressentis et des récits.
Benjamin est hébergé à La Verrière depuis Septembre 2025.