Benjamin Gisaro

Depuis gamin, Benjamin est fasciné par la poésie, par le fait d'écrire - des mediums pour lui synonyme de déconstruction du langage normé, de rebellion et d’insolence.

Énorme fan du slam et de rap, c’est là qu’il découvre la poésie et l’écriture. Elle lui sert à nommer les silences, à ouvrir les mâchoires serrées. Il dit que le mot l’a toujours précédé, suivi, traversé. Il a la conviction que les mots sont puissants, et est convaincu par l’idée que l’intime est politique, que nos voix sont des territoires de résistance.

Benjamin est né et a grandi une partie de son enfance à Kinshasa, élevé par ses grands-parents, avant de rejoindre sa mère en Belgique à l’adolescence. Dès son arrivée, il est inscrit à l’académie pour gommer son accent : il doit arrêter de parler lingala et être un modèle, parce qu’il représente toute la communauté noire. Sa mère lui transmet la charge raciale et tout ce qu’elle comprend d’effacement : la langue arrachée, les origines ensevelies et le masque à porter.

C'est là que son écriture de Évidemment, c’est fâcheux commence, questionnant la charge raciale et la violence qu’elle contient. Il s'inspire de différentes conversations qu’il a pu avoir sur le sujet avec d’autres personnes concernées pour écrire une forme intime qui laisse la place à l’adresse directe, la possibilité de faire entendre des voix plurielles, pour refléter la diversité des ressentis et des récits.

Benjamin est hébergé à La Verrière depuis Septembre 2025.