Armenouhi Afsar

Après avoir satellité le milieu du théâtre pendant des années, Armenouhi y prend aujourd’hui  sa place. Ce qui la fascine, c’est l'impression que laisse l'expérience théâtrale dans la chair : quand les mots perdent leur puissance, quand ils ne peuvent porter le poids de la réalité, comment raconter, partager, faire sens? Obsédée par une quête de vérité vouée à l'échec, elle place sa foi dans l’amour et l’humour.

Armenouhi travaille à la Verrière sur son projet Aman Aman à interroger les conséquences transgénérationnelles du génocides des Arméniens, des Assyros-Chaldéens et des Grecs par le gouvernement Jeunes-Turcs entre 1915 et 1923, ainsi que toutes les suites et conséquences de l'entreprise génocidaire, le trauma que porte des générations de femmes issues des régions anatoliennes et sud-caucasienne, et le "fantôme arménien" qui hante descendants des victimes et des bourreaux. Elle recherche sur scène une manière de faire la paix sans trahir l’Histoire, une manière de rendre aux parties concernées la part identitaire confisquée ou rejetée, de rappeler l’amour d’anciens voisins gangrené par le tabou et la violence. 

Armenouhi Afsar et ses fantômes sont abrité·es au sein de la Verrière depuis septembre 2025.